La cybersécurité des PME : un enjeu majeur en 2024
En 2024, les petites et moyennes entreprises (PME) demeurent des cibles privilégiées pour les cybercriminels. Contrairement aux grandes entreprises, elles disposent souvent de ressources limitées pour se protéger, ce qui en fait une cible facile pour des attaques ciblées, de plus en plus sophistiquées. Selon le rapport 2023 de l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information), 43 % des cyberattaques documentées en France visaient cette catégorie d’entreprises. Un chiffre qui souligne l’urgence pour les PME d’investir dans leur cybersécurité.
Pourquoi les PME sont-elles particulièrement vulnérables ?
Les cybercriminels adaptent constamment leurs techniques et stratégies pour tirer profit des vulnérabilités des entreprises. Les PME sont particulièrement vulnérables pour plusieurs raisons :
- Ressources humaines et financières limitées : peu de budget alloué à la cybersécurité, et absence de service informatique dédié.
- Manque de sensibilisation : les employés ne sont pas toujours formés à détecter les tentatives de phishing, les ransomwares ou autres menaces courantes.
- Infrastructures obsolètes : de nombreux systèmes informatiques vieillissants restent sans mise à jour régulière.
- Mauvais usage des outils numériques : l’absence de politiques claires sur l’usage des mots de passe, ou le télétravail non sécurisé, amplifie les risques.
Quelles sont les menaces les plus courantes en 2024 ?
Les types de cyberattaques évoluent, mais certains vecteurs restent les préférés des hackers :
- Le phishing (hameçonnage) : en constante augmentation, ces attaques par email visent à voler des informations sensibles ou à pousser à l’installation de logiciels malveillants. En 2023, 91 % des attaques ciblées ont démarré par un email de phishing (source : Verizon Data Breach Investigations Report).
- Les ransomwares : ces logiciels qui bloquent l’accès aux données contre une rançon ont causé plus de 10 milliards d’euros de dommages en Europe l’an dernier, d’après Europol.
- Les attaques par exploitation de failles logicielles : notamment sur les systèmes non mis à jour, très fréquents dans les PME.
- La compromission de comptes : souvent liée à des mots de passe faibles ou réutilisés, facilitant l’accès à des systèmes sensibles.
Mettre en place une stratégie de cybersécurité adaptée aux PME
La première étape pour se protéger est de bâtir une politique de cybersécurité cohérente, progressive, mais adaptée aux réalités des entreprises de taille moyenne. Voici les principaux piliers d’une stratégie efficace :
- Évaluation des risques : cartographiez les systèmes et identifiez les vulnérabilités critiques. Des outils comme le CyberVigilance Check-Up de l’ANSSI sont accessibles gratuitement.
- Plan de cybersécurité : formalisez les pratiques internes, y compris la gestion des incidents, la sécurité des données et les niveaux d’accès des employés.
- Formation des collaborateurs : un maillon souvent sous-estimé. Des sessions régulières de sensibilisation permettent d’augmenter la résistance humaine à l’ingénierie sociale.
- Maintenance des systèmes : appliquer systématiquement les mises à jour de sécurité sur tous les logiciels et systèmes d’exploitation utilisés.
Outils et solutions de cybersécurité recommandés pour les PME
Il n’est pas nécessaire d’investir dans des systèmes onéreux pour protéger efficacement son entreprise. De nombreuses solutions, gratuites ou à coût modéré, sont désormais disponibles :
- Antivirus multi-postes : optez pour des solutions comme Bitdefender GravityZone, Avast Business ou ESET Protect, adaptées aux environnements professionnels.
- Pare-feu professionnel : une barrière essentielle pour filtrer les connexions entrantes et sortantes de votre réseau.
- Sauvegardes régulières : mettez en place des sauvegardes automatiques, hors ligne quand possible, via des outils comme Veeam, Acronis ou même des espaces cloud sécurisés (OneDrive, Google Workspace sécurisés).
- Authentification à deux facteurs (2FA) : activez-la systématiquement sur les comptes sensibles : emails, comptes cloud, serveurs distants.
- Gestionnaire de mots de passe : utilisez des outils comme LastPass, Bitwarden ou Dashlane pour gérer et sécuriser les accès de vos employés.
La cybersécurité dans le contexte du télétravail
Le télétravail est désormais bien implanté dans les pratiques professionnelles, mais il représente aussi un nouveau défi en matière de sécurité informatique. Les connexions à distance, souvent non sécurisées, peuvent servir de portes d’entrée aux cyberattaquants.
Quelques bonnes pratiques à adopter :
- Utiliser un VPN professionnel pour toutes les connexions distantes.
- Fournir du matériel sécurisé (PC avec antivirus, comptes limités).
- Interdire l’usage de dispositifs personnels pour accéder au réseau de l’entreprise sans approbation de la DSI.
- Proposer une charte numérique intégrant les règles de cybersécurité applicables à distance.
Cyberassurance : un filet de sécurité de plus en plus pertinent
En cas de compromission malgré les protections en place, souscrire une assurance cybersécurité peut limiter les pertes financières. Ces contrats couvrent généralement :
- Les frais de remise en état des systèmes impactés.
- Les pertes d’exploitation consécutives à l’attaque.
- Les frais juridiques en cas de fuite de données personnelles, soumis aux obligations du RGPD.
- L’image de marque, avec prise en charge d’un plan de communication de crise.
D’après la Fédération française de l’assurance, le marché français de la cyberassurance des PME a augmenté de 37 % entre 2022 et 2023. Une tendance appelée à se confirmer en 2024 face à l’intensification des risques numériques.
Un investissement rentable à long terme
Investir dans la cybersécurité n’est plus une option pour les PME : c’est une condition de pérennité. Au-delà de la protection des données et des systèmes d’information, une bonne stratégie renforce la confiance des clients, des partenaires et des fournisseurs. C’est aussi un vecteur de conformité réglementaire, en particulier dans le cadre de la directive européenne NIS2 et du RGPD.
Enfin, il s’agit d’un levier de performance : des outils sécurisés et bien maîtrisés permettent d’éviter des interruptions d’activité coûteuses et de maintenir la compétitivité sur le long terme. Selon une étude de l’INSEE réalisée en 2023, les PME ayant mis en place une stratégie de cybersécurité claire enregistrent 20 % d’incidents de sécurité en moins que les autres.
La cybersécurité des PME en 2024 nécessite donc une approche structurée, continue et adaptée à chaque entreprise. Le niveau de sophistication des cyberattaques ne cesse d’augmenter, mais les moyens pour s’en prémunir aussi. En adoptant les bons réflexes et en formant leurs équipes, les PME peuvent considérablement réduire leur exposition au risque.


